La petite histoire des éléments chimiques en – IUM (2/2)

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Après une longue période d’attente (due à une distraction, un oubli), voici la suite (et fin) de la liste d’éléments chimiques dont la terminaison en –ium est expliquée (entre parenthèses, le symbole chimique et le nombre atomique)

neptunium (Np- 93) : formé par le latin Neptunius en référence à Neptune die de la mer mais aussi, comme il vient après l’uranium dans le tableau périodique, en référence à la planète Neptune, qui vient après Uranus dans le système solaire.Il fut découvert en 1940à l’Université de Californie

nobélium (No – 102) : latinisation du nom d’Alfred Nobel,chimiste suédois qui inventa la dynamite et fonda le prix Nobel

niobium (Nb – 41) :formé sur le nom de Niobé, fille de Tantale, qui fut changée en rocher par Zeus. La première esquisse de chimie du niobium a été découverte et publiée en 1801 par le minéralogiste et chimiste Charles Hatchett

osmium (Os -76) : du grec ὀσμή (osmé) signifiant odeur, découvert et baptisé par l’Anglais Tennant en 1803. Chauffé à l’air, cet élément a la particularité de produire des vapeurs d’oxyde nauséabondes et toxiques.

palladium (Pd – 46) : cet élément fut découvert et isolé en1803 par le savant anglais William Hyde Wollaston qui lui donna le nom de l’astéroïde Pallas découvert l’année précédente.

plutonium (Pu – 94) :latinisation du nom de la planète Pluton (qui, entre-temps n’est plus une planète) qui vient à la suite des planètes Uranus et Neptune, le plutonium se situant dans le tableau périodique des éléments après l’uranium et le neptunium.

polonium (Po – 84) : latinisation de Pologne, en hommage à Marie Curie, d’origine polonaise, et qui découvrit cet élément en 1908. Cet élément radioactif est très toxique : quelques microgrammes suffisent à provoquer la mort (à masse égale, 106 fois plus toxique le cyanure de sodium ou de potassium).

potassium (K – 19) : latinisation de l’anglais potash, venu du néerlandais via l’allemand Potassche « cendre du pot ». C’est le chimiste anglais Davy qui isola cet élément en 1807. Le symbole « K » vient du latin kalium lui-même forgé à partir de l’arabe al-qalyah — القَلْيَة (« cendre de plantes »). Potassium se dit aussi kalium en allemand et dans d’autres langues germaniques.

prométhium (Pm – 61) : le nom de cet élément évoque celui de Prométhée, un Titan de la mythologie grecque qui a volé le feu aux dieux.Ce nom a été suggéré par Grace Marie Coryell, l’épouse de Charles Coryell (l’un de ses découvreurs), qui estima qu’ils avaient volé le feu aux dieux.

protactinium (Pa – 91) : Son nom est composé du mot grec πρῶτος -protos (premier) et d’actinium (rayonnement), le protactinium 231 précédant l’actinium dans la chaîne de désintégration radioactive de l’uranium 235.

radium (Ra – 88) : Le mot radium est forgé à partir du latin radius (« rayon »), en même temps que le mot radioactivité. Marie Curie et son mari Pierre le découvrent en 1898 par extraction de la pechblende, un minerai d’uranium.

rhénium (Re – 75) : du latin Rhenius (« Rhin »). il faut découvert en 1925 par les Allemands Walter Noddack, Ida Tacke et Otto Berg. Ils l’ont détecté dans le minerai de platine et dans la colombite. Ils en ont trouvé aussi dans la gadolinite par spectroscopie de rayon X et dans la molybdénite. En 1928, ils ont extrait le premier gramme de rhénium après traitement de 660 kg de molybdénite.

rhodium (Rh – 45) : du mot grec ῥόδον (« rhodon ») qui signifie « rose ». Ce nom a été proposé par son découvreur, William Hyde Wollaston, à cause de la couleur rose-rouge de quelques composés phares du rhodium, en particulier de l’hydroxyde. Le premier métal obtenu semble aussi avoir été légèrement impur, recelant des traces significatives de cuivre ou de fer à effet rougeoyant

rubidium (Rb – 37) : du latinrubidus (rouge foncé), du fait de la couleur rouge des raies spectrales qui ont permis à Robert Wilhelm Bunsen et Gustav Kirchhoff de le détecter en 1861 dans la lépidolite. Il a été isolé l’année suivante par Bunsen.

ruthénium (Ru – 44) : formé à partir du latin médiéval ruthenia ( « Russie » ). Il a été isolé en 1844 par le chimiste Carl Ernst Klaus !dit affectueusement en russe Karl Karlovitch (Klaus) ou Karl Karlovic Klaus en ukrainien).

rutherfordium (Rf – 104) : suite à une controverse entre Soviétiques et Américains quant à la (paternité de la) découverte de cet élément chimique, chaque équipe voulut y accoler le nom qu’elle avait choisi et ce furent finalement les Américains qui obtinrent gain de cause; le nom de rutherfordium fut choisi en l’honneur d’Ernest Rutherford.

samarium (Sm – 62) : Le nom samarium provient de celui de la samarskite (le matériau ayant permis au chimiste français Eugène Anatole Demarçay d’isoler le samarium à aortir de deux oxydes combinés, l’autre contenant l’europium), découverte par le colonel Samarsky dans une mine de l’Oural.

scandium (Sc – 21) : nom formé à partir du latin scandia (scandinave)
a été découvert par le Scandinave Lars Fredrik Nilson en 1879 lorsque son équipe et lui recherchaient des terres rares. Une dizaine d’années auparavant, Dmitri Mendeleïev avait prédit certaines propriétés du scandium qu’il nomma alors ekabore, en utilisant sa loi périodique.

sélénium ( Se – 34) : nom dérivé de Σελήνη (Selếnê) ou σελήνη (selênê), mot gréco-latin désignant la Lune, satellite de la Terre à cause du fait que, dans les minerais, il est toujours associé au tellure (nom relatif à la Terre – tellus en latin) et qu’ils ont des propriétés chimiques analogues. Il a été découvert en 1817 par les chimistes Jöns Jacob Berzelius et Johan Gottlieb Gahn.

silicium (Si – 14) : nom dérivé du latin silex, silicĭs qui signifie ‘caillou’ (en anglais ‘silicon’ alors que ‘silicone’ signifie .. ‘silicone’ …) C’est l’élément le plus abondant dans la croûte terrestre après l’oxygène, soit 25,7 % de sa masse et il n’existe pas à l’état de corps simple : n le trouve sous forme de
dioxyde de silicium (SiO2) de silice amorphe (dans le sable) de silice minérale (le quartz, la cristobalite, etc.) ou d’autres silicates.

sodium (Na – 11) : nom dérivé de l’arabe suw’wad (‘soude’) par le latin soda et l’anglais soda. Le sysmbole Na vient du nom latin d’un composé du sodium appelé natrium, qui lui-même vient du grec νίτρον (nitron), un carbonate de sodium naturel (le natron). En allemand, comme, p.ex., en danois ou en néerlandais, sodium se dit natrium.

strontium (Sr – 38) : Le strontium a été isolé par Sir Humphry Davy (Angleterre) en 1808 dans le minerai d’une mine d’Écosse près de Strontian dont le nom, latinisé, a donné strontium.

technétium (Tc – 43) : nom dérivé du grec τεχνητός, tekhnêtos, qui signifie « artificiel » : il a été le premier élément chimique produit artificiellement (en fait, son isotope 97). Il a été découvert en 1937 à partir d’une feuille de molybdène ayant servi de déflecteur dans un cyclotron et, de ce fait, devenue radioactive.

terbium (Tb – 65) : nom issu de l’aphérèse et latinisation du nom de l’endroit, Ytterby près de Stockholm en Suède, où l’on a découvert le minerai dans lequel ont également été identifiées plusieurs autres terres rares ( yttrium, erbium et ytterbium qui ont la même étymologie).

thallium (Tl -81) : nom, en latin scientifique, provenant du grec θαλλός thallos « bourgeon . rameau vert », à cause de sa raie spectrale d’émission vert brillant Il a été découvert par le chimiste anglais William Crookes en 1861 en Angleterre alors que celui-ci étudiait par spectroscopie la lumière émise par un minerai de sélénium chauffé. La même année, à Lille,
Claude-Auguste Lamy fut le premier à isoler 14 grammes de thallium métallique.

thorium (Th – 90) : latinisation du suédois thorjord « terre du dieu Thor, dieu du tonnerre ». Il faut découvert en 1828 par le chimiste suédois Jöns Jakob Berzelius (qui lui donné ce nom).

thulium (Tm – 69) : nom dérivé du latin (lui-même dérivé du grec) grec « Thule », ce qui signifie « pays nordique ». Il s’agit de l’ancienne dénomination de la Scandinavie, où l’on a trouvé la gadolinite, minerai dans lequel Per Theodor Cleve l’a découvert en 1879, en même temps que l’holmium.

uranium (U – 92) : nom formé à partir du latin Uranus (dérivé du grec Uranaos), nom d’une divinité et d’une planète découverte peu avant la découverte des premiers sels d’uranium dans la pechblende en 1789
par le chimiste prussien Martin Heinrich Klaproth? Mais ce n’est qu’en
1841 que le chimiste français Eugène-Melchior Péligot put l’isoler à l’état de pureté en réduisant le tétrachlorure d’uranium (UCl4) par le potassium. Sa radioactivité ne fut découverte que bien plus tard, en 1896, par le Français Henri Becquerel.

vanadium (V – 23) : ce nom vient de Vanadis, « Dís des Vanir », autre nom de Freyja, déesse scandinave de la beauté, car celui-ci présente des composés chimiques très colorés. Il a été découvert par Andrés Manuel del Río, un minéralogiste espagnol, à Mexico en 1801. Plusieurs chimistes travaillèrent sur des composés de vanadium mais le vanadium métallique fut isolé par Henry Enfield Roscoe en 1867. Celui-ci réduisit du chlorure de vanadium (VCl3) avec du dihydrogène.

ytterbium (Yb -70) : latinisation du toponyme Ytterby (près de Stockholm, en Suède) où l’on a découvert le minerai dans lequel ont également été identifiées plusieurs autres terres rares. Les éléments chimiques yttrium, erbium et terbium partagent la même étymologie. Il fallut plusieurs décennies pour isoler chacun des éléments de ce minerai initialement appelé Yttra.

yttrium ( Y – 39) : comme pour l’ytterbium et d’autres éléments trouvés dans la même roche à proximité du village d’Ytterby (près de Stockholm, en Suède), ce nom est dérivé du lieu de la découverte. (voir article ci-dessus)

zirconium ( Zr – 40) : latinisation de zircon « pierre précieuse ». Il a été découvert par Martin Heinrich Klaproth à Berlin, qui l’a extrait du zircon en 1789 sous forme d’oxyde. Mais ce n’est qu’en 1824, que Jöns Jacob Berzelius l’a isolé sous forme de métal à Stockholm

 

Vous trouverez la première partie de la liste en cliquant ici

Et, pour une présentation dynamique du tableau de Mendeleïev, consultez cette page très instructive du site du CNRS : https://sagascience.com/mendeleiev/

Note : si certains éléments chimiques en ‘-ium’ manquent dans ces deux listes, merci d’utiliser le formulaire de contact pour me le signaler. Merci

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