Des chercheurs trouvent des preuves que les systèmes neuronaux éliminent activement les souvenirs, ce qui suggère que l’oubli peut être le mode par défaut du cerveau.
Pendant des décennies, les études sur le cerveau se sont concentrées sur la manière dont le cerveau enregistre et gère les informations et elles ont conduit à des théories expliquant que la mémoire à cour terme se situait au niveau des neurones tandis que la mémoire à long terme, se situait, elle u niveau des connexions entre neurones (en les modifiant).
Mais, les chercheurs se sont, jusqu’à présent peu intéressés à la manière dont le cerveau ‘oublie’ …
Le chercheur Oliver Hardt de l’Université McGill à Montréal déclare « sans oubli, nous n’avons pas de mémoire du tout » . Si nous mémorisons tout, nous serons inefficaces car notre cerveau serait encombré de tas de couvenirs superflus, inutiles …
Beaucoup parmi nous sont capables, le soir, de se souvenir de nombreux détails de notre journée, détails qu’on aura oublié le (sur)lendemain .. C’est comme si le cerveau, ne sachant pas ce qui est important ou pas, stockait tout, pour, après, faire le tri et ‘oublier’ ce qui n’est pas utile.
Les théories passées considéraient que l’oubli était/est un mécanisme passif, un peu comme une bande magnétique qui s’efface au fil du temps … Mais, en concentrant les recherches sur l’oubli, les chercheurs ont découvert qu’en fait, il y a plusieurs formes d’oubli (comme de mémorisation, d’ailleurs) dont une des formes est ‘passive’ : la ‘mort’ des neurones ou des connexions concernées. Mais, en 2017, des chercheurs ont formelement identifié ce qu’on appelle « l’oubli intrinsèque ». cette découverte a été faite par une équipe travaillant sur des mouches .. Les chercheurs ont découvert que la dopamine joue un double rôle dans la mémorisation et dans l’oubli. En bloquant la dopamine vers une certaine zone du cerveau, ils découvrirent que la mémoire de ces mouches était meilleur, elles avaient moins oublié …
Un autre processus cellulaire à la base de l’oubli n’est autre que la neurogenèse, c’est-à-dire la naissance de nouveaux neurones. Mais établir le lien entre neurogenèse d’une part et mémorisation et oubli d’autre part est compliqué.
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Ces découvertes laissent supposer que l’oubli est un processus biologique comme, p.ex. la digestion et que, si les découvertes chez certains animaux (mammifères et animaux marins) sont transposables à l’homme, on peut imaginer qu’il sera un jour possible d’effacer de mauvais souvenirs de nos cerveaux … Mais cela reste, pour l’instant, de la science-fiction.
Pour l’article complet (en anglais) : https://www.quantamagazine.org/to-remember-the-brain-must-actively-forget-20180724
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